5 janvier 2025 – 10 h 33
C’est dans l’attente de mon piano que je me suis consolée en me disant qu’au moins, j’avais une fin de semaine bien chargée qui allait passer bien plus vite. J’avais l’intention de ne pas repasser une soirée à me trainer les pieds en me demandant qui j’étais. Soirée jeux de société entre ami, visite du beau-père et restaurant All you can eat sushi parce que les calories et l’argent que je sauve en alcool, je dois bien l’occuper ailleurs.
J’ai donc commencé ma fin de semaine optimiste, prête à esquiver toutes les épreuves d’une sobriété juvénile par le divertissement et l’épuisement. Une chose que je n’avais pas prévue, c’est les imprévus : les amis qui ont des migraines, ceux qui sont partis en voyage, ceux qui veulent boire pour oublier, la visite qui s’invite et le vin sans alcool qui est toujours aussi mauvais, même si j’ai fait des recherches.
Malgré toutes mes tentatives d’être fluide dans mes mouvements de contorsions, la réalité m’a quand même coincé pour m’intimider. Je me suis donc ramassé un samedi matin, dans un restaurant déjeuner à me récompenser avec une poutine déjeuner qui avait à la fois trop de sauce et pas assez, à me faire poser la question suivante : « tu es toujours correcte à ce qu’on vienne souper chez vous ce soir ? ». Il me regardait, assis à côté de son paternel, essayer d’avaler ma bouchée de poutine déjeuner, un peu surprise, maudissant le fait que cette question arrive pendant que mon chum était aux toilettes. S’il avait été là, je lui aurais lancé un seul regard pour que l’immensité de son malaise englobe le mien et le rende un peu plus doux. Je vous laisse deviner que je n’étais pas au courant que j’organisais un souper pour 8 personnes le soir même. À ma grande surprise, mon chum ne l’était pas non plus. J’aimerais vous dire que j’ai eu une réponse à la hauteur de son aisance à s’inviter chez moi, mais ce ne fut pas le cas. Je me suis contentée de ricaner en lui disant que s’il voulait boire de l’alcool, il devait l’apporter, cette fois-ci. La raison était bien simple : mon copain et moi faisions le mois de janvier sans alcool, parce que c’est plus simple que d’expliquer que j’ai choisi d’arrêter de boire et que non, je ne suis pas enceinte.
J’ai donc souri et passé mon samedi à faire du ménage et en priant pour qu’aujourd’hui ne soit pas finalement la soirée où il allait apporter une bouteille de vin rouge pour le souper.
Pour les curieux, il ne l’a pas fait.
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Super article qui traduit parfaitement une des grandes difficultés du Dry January, les « autres ».
Total soutien !
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Excellent article, qui fait écho à mon expérience. Une des principales difficultés, pendant le dry january, c’est « les autres ».
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