1er mars 2025 – 20 h 02
Ça fait un moment que je n’ai pas pris le temps de m’arrêter pour écrire. Pendant quelque temps, je me suis dit que c’était peut-être parce que je ressentais davantage le besoin d’écrire quand ça n’allait pas. Ça voulait donc dire que ça allait bien.
C’est vrai, que ça allait bien. Du lundi au vendredi. Au travail, j’ai consacré toute mon énergie à développer des projets qui me stimulent. À la maison, j’ai joué à des jeux de société, j’ai trouvé une vraie bonne série, je me suis ouvert à mes proches. J’ai même recommencé à lire. J’ai gardé des enfants. Je n’ai pas arrêté de « bien aller ».
Du lundi au vendredi.
Les samedis, c’était la journée où la fatigue de la semaine me rattrapait, et que l’huissier venait me délivrer les « je dormirai plus en fin de semaine ». J’ai changé de personnalité pour devenir la fille qui fait des siestes. De longues siestes. Du samedi au dimanche. Ça allait un peu moins bien, mais j’étais trop fatigué pour dire que ça n’allait pas, parce que j’étais trop fatigué pour penser que ça n’allait pas. Le dimanche, ça allait un peu mieux. Mais je devais tout préparer pour trop en faire du lundi au vendredi.
Je suis encore fatiguée. Mon corps a oublié que j’avais un réveil matin pour me prévenir qu’il fallait se lever. Je pense qu’il a trop hâte de « bien aller ». Il ouvre les yeux et se dit « pourquoi pas commencer tout de suite ? ». Je me suis fixé des objectifs, et il a peur de me décevoir.
Je pense que j’ai voulu aller trop bien rapidement, et que j’ai oublié qu’il n’y a rien qui presse. J’ai voulu tout donner du lundi au vendredi, et j’en ai perdu mes samedis et dimanches. Je me suis mis à tout faire en accéléré sans y réfléchir plus, comme si le simple fait d’arrêter de boire avait ouvert la porte du potentiel et pavé le chemin de l’extraordinaire. J’ai trop pensé à ce qui était inutile, et j’ai bougé pour ne pas penser à l’essentiel. Pour ne pas penser à moi.
C’est vrai que c’est fatigant d’être toujours dans sa tête sans y être vraiment.
Cette semaine, j’ai célébré mon deuxième mois sans alcool. Ce mois-ci, j’ai célébré plein de petites victoires, et je pense qu’il est temps que je me donne un peu plus d’amour.