21 mai 2025 – 22 h 42
La drôle de période a commencé quand j’ai été invité à une dégustation de cidre dans un contexte semi-professionnel. J’étais tellement sûr de moi que je me suis dit que je méritais une autre victoire. J’avais raison. J’ai été fière de terminer avec quelques miniverres et en retournant chez moi en pleine maitrise de mes moyens. J’avais oublié de m’admettre que le petit feeling m’avait manqué. C’est vrai que j’étais le fun dans ce temps-là. Mais j’ai ravalé ma fierté pour être fière de moi ce soir-là, et plusieurs autres soirs. Plusieurs fiertés qui se sont entassées dans un cadre de porte à pu être capable de passé. C’est là que je suis devenue un peu moins fière. Par contre, je me disais que c’était un mois de fête. Un évènement par-ci par-là. Avril-mai, il s’en passe des choses de mon côté. Et j’avais tellement fierté que j’ai eu envie de m’en permettre un peu plus.
C’est quand que je me suis retrouvée dans un souper avec ma meilleure amie a pu trop savoir quoi dire parce que j’étais un peu mêlée que je me suis sentie gênée. Comme si une carapace bleue me ramassait dans une courbe de la course arc-en-ciel, et que je passais de première à dernière en un temps record. C’est aussi quand je me suis retrouvée à 18 h un mardi soir à faire trop de kilomètres pour une SAQ encore ouverte que j’ai eu besoin de me justifier. Je ne parlais plus de fierté, mais d’épreuve. Ce n’était pas facile, ces temps-ci. Puis j’ai allumé la télévision pour regarder une série que j’arrivais pu à comprendre, et j’ai compris que je n’étais pas dans le haut de la courbe. Je ne dis pas que je me suis retrouvé au bas, mais j’avais les mains dans les airs et je criais de plus en plus fort.
Les nuits se sont écourtées. De plus en plus d’anxiété, de plus en plus de remise en question. Dans ma voiture, sur le mode aléatoire de mes chansons préférées, est venue me parler une chanson que j’avais écoutée en boucle le 26 décembre 2024, quand j’avais décidé que je méritais mieux. Une chanson qui parle de guérison, de pouvoir. De pouvoir de guérir.
J’avais arrêté de guérir et je me blessais de plus en plus.
J’ai pensé à toutes ses soirées où je me sentais bien. Où j’échangeais pour de vrai sans me sentir engourdie. Les soirées où j’en apprenais sur moi et sur les autres. Où je me sentais peut-être un peu fatigué, mais beaucoup moins vidé. Où je me sentais un peu plus pleine.
J’ai envie de recommencer à me choisir. Je regarde la bouteille à 38 $ que je me suis achetée pour me gâter en attendant la bonne nouvelle que j’attendais depuis un moment. Puis ça m’a frappé. J’ai repensé aux trois mois qui avaient bercé le début de 2025 et j’étais envieuse de celle qui a célébré le 100e jour.
C’est en regardant la bouteille de vin récompense que je me suis dit que le plus beau des cadeaux, ça serait de la regarder vieillir au moins un autre trois mois.
On est le 21 mai 2025, et on recommence au jour 0. Ou plutôt on continue.
On est le 21 mai 2025, et on continue l’histoire au jour 0.
En savoir plus sur Sans lubrifiant
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.