Chapitre 1 – Trouver un sens au malheur


4 janvier 2025 – 23 h 12

Au début de la pandémie mondiale de Covid-19, lors du premier confinement, je me souviens m’être dit qu’il fallait faire ressortir du positif (voire du constructif) de toute cette période-là. Après tout, quand tu réalises que tu vas être confiné chez toi pendant une période indéterminée, tu te dis que tu peux pas juste la passer à manger des chips en pyjama. C’est bien bon, de la Guaccamole, mais ça finit par tomber sur le coeur. 

Je suis probablement un produit de ma génération avec un doux mélange d’effet secondaire d’avoir eu mon père comme boss, mais perdre mon temps, ça ne me rend pas bien. Quand je dis perdre mon temps, je ne te parle pas de vraiment perdre mon temps, mais d’avoir l’air de perdre mon temps. Ça ne me dérange pas de passer la journée à écouter des séries, mais je me sens moins mal si j’ai fait 2-3 brassées au travers, comme toute personne normale.

Bref, pour en revenir à la pandémie, j’avais un objectif bien précis. J’allais ressortir de la pandémie avec une histoire inspirante à raconter. Je m’imaginais me pavaner à l’Université avec un châle tricoter au crochet (si ça se dit…) en expliquant aux envieux que j’avais utilisés le confinement pour devenir une pro du crochet. Je voyais les gens entrer chez nous et être impressionner par mon appartement Feng Shui, démontrant un parfait équilibre entre l’organisation et la non-chalence. Parce que oui, je pensais avoir le temps (bon OK, je l’avais) de réorganiser l’entièreté de mon appartement suite aux précieux conseils des divers experts d’émission inspirée des classiques de Canal Vie. C’est donc comme la plupart des Québécois que j’ai commencé mon confinement plein d’espoir pour la suite. 

Pour en revenir à mon objectif noble et plein de bonnes intentions, je ne peux pas vous dire que je suis en mesure de vous résumer mon confinement par une histoire inspirante, un produit fait de mes mains ou la découverte d’une nouvelle passion. Quand je veux résumé cette période de ma vie, je pense davantage au fait que je me suis claqué les game of Throne en buvant du vin rouge dans une coupe de style médiéval et que je faisais des chears à Thyrion Lannister chaque scène où il arrivait à donner l’impression qu’il goutait au meilleur vin que la Terre n’est portée, donc chaque scène où il buvait du vin. J’accompagnais chaque gorgée de vin d’épicerie (désolé papa) d’une bouchée de pain naan

Bon, d’accord. Je retire aussi du positif de cette période. Je me suis entrainée. Beaucoup. Grâce à des vidéos en ligne, j’ai tout donné sur l’entrainement maison. C’était la première fois de ma vie que je m’entrainais vraiment. Et pas qu’un peu ! Dans la vie, je suis du genre tout ou rien. Et là, je devais créer mon histoire inspirante en plus de perdre tous les pains naan mangés dans les dernières semaines. Je m’entrainais donc tous les jours. J’allais même faire des randonnées avec mon copain dans le sentir de randonnée à côté de chez nous. Toutefois, quand je repense à cette époque, c’est quand je marche un peu trop longtemps et j’ai une douleur incroyable dans l’aine droite parce que je me suis blessée à trop vouloir devenir inspirante. Inspirante pour qui ? Je me le demande encore. 

Pourquoi je vous parle de cette période de ma vie ? Parce que je me sens tombée à nouveau dans ce type de pensée, mais avec l’alcool. 

Il y a onze jours, j’ai décidé d’arrêter de boire, et j’aimerais avoir une histoire inspirante à raconter. 


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